Intervenir pour la préservation et l’utilisation rationnelle des ressources alimentaires de l’humanité. C’est là l’un des objectifs de Solidarité Mondiale contre la Faim formulés en 1982. Cet objectif couvre l’ensemble des espaces d’où nous tirons notre alimentation : les terres agricoles, les vergers, les forêts, les océans, les rivières, les élevages. Il couvre aussi ce que nous en faisons. Hélas, le gaspillage est une réalité constante.
Au plan mondial, plus de 930 millions de tonnes de nourriture disponible, c'est-à-dire produite, achetée ou cuisinée, terminent chaque année leur cycle dans des poubelles et des décharges. Tous les pays sont concernés et le gaspillage est important quels que soient les revenus. La majeure partie du gaspillage provient des ménages, qui jettent 11% de la nourriture totale au stade de la consommation. Cela représente une moyenne de 300 grammes par jour et par famille.
L’ampleur persistante de ce « phénomène » qui ne comptabilise pas les pertes subies lors des récoltes est d’autant plus surprenante que les Nations unies estiment que dans le monde près de 700 millions de personnes souffrent de la faim. La pandémie en cours ne peut qu’aggraver la situation. Un paradoxe. Pourtant, quels que soient les pays, qu’ils soient riches ou pauvres, les mécanismes de gaspillage sont semblables et révèlent que leurs auteurs n’en ont pas vraiment conscience. Les déchets alimentaires ont aussi des impacts environnementaux, sociaux et économiques considérables. À une époque où l’action climatique est encore à la traîne, environ 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont associés à des aliments qui ne sont pas consommés. La réduction du gaspillage alimentaire permettrait de réduire les émissions de gaz carbonique, de ralentir la destruction de la nature par la conversion des terres en évitant leur pollution, d’améliorer la disponibilité des aliments et donc de réduire la faim. Réduire les gaspillages permettrait de faire des économies en cette période de récession mondiale. Les gouvernements mais aussi les citoyens doivent réduire ce gaspillage alimentaire. C’est un devoir de solidarité.
Daniel Durand
novembre 2021