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C'est là le nom d'une bourgade que tout le monde dans le Maranhão connaît sous le nom de Santa Teresa de Parua et où les "paysans sans terre" envoyés par le gouvernement pour coloniser l'Amazonie se sont organisés en communautés mutualistes (les "mutirões") pour faire face à leurs immenses difficultés.
L'Association des Habitants ("moradores") de Vila Presidente Medici ont présenté à Solidarité Mondiale contre la Faim une demande de financement d'un atelier de construction de ruches pour développer l'apiculture. Ce projet a été accepté et le financement (40 000 FRF) a été remis en mains propres au représentant de l'association. Un complément de financement par le Fonds International pour le Développement Solidaire (FIDES) (20.000 FRF) sera réalisé sous peu.
31 familles (248 personnes) parmi les plus organisées sont disposées à se former à l'apiculture et à l'enseigner ensuite à d'autres. Ainsi, dans les 2 ans, ce seront 200 familles qui pourront se consacrer à cette activité. A plus long terme, l'apiculture pourrait devenir une spécialité communale, voire régionale. 311 essaims ont déjà été repérés dans le secteur. La difficulté immédiate régise dans l'acquisition des ruches qui sont trop chères pour les habitants. Aussi ont-ils décidé de les construire eux-mêmes, ce qui implique d'une part la formation de menuisiers, d'autre part la construction et l'équipement d'un atelier. La formation sera assurée par un technicien dépêché par l'évêché. L'atelier sera construit par les habitants sur un terrain communautaire propriété du comité.
Les ruches seront vendues au prix coûtant aux familles qui pourront le cas échéant bénéficier d'un prêt du comité remboursable en miel.
28 personnes (14 familles) adhèrent à SMF pour une cotisation de la valeur de 168 kg de riz par an et par famille. D'autres adhésions sont attendues si le projet se développe de façon satisfaisante.
Nul doute que, en faisant "boule de neige", cette activité nouvelle constituera un sérieux ballon d'oxygène pour l'économie de Santa Teresa. Mais ne ne perdons pas de vue que des solutions techniques urgentes restent à trouver et à développer pour qu'une agriculture durable procure à nos amis toutes les chances pour l'avenir, qu'ils méritent tellement.
Alain Cavelier
Monda Solidareco n° 33 et 34