Solidarité Mondiale contre la Faim

    › Cifunzi

    Coopérative Piscico-Avicole à Kalonge (Sud-Kivu, RDC)

    01.04.CD

     

    Pisciculture associée

    MS 83 (décembre 2004)

    La Fondation Coopérative Raiffeisen a bien du mérite à continuer à travailler dans les conditions de cette région éprouvée du sud-Kivu où l’insécurité reste latente malgré les efforts de la société civile pour maintenir ses activités de survie. Cifunzi est dans la commune de Kalonge. La FCR, très active, y a aménagé un canal de dérivation de la rivière pour installer une petite unité hydro-électrique destinée à assurer un minimum d’autonomie énergétique pour ce bourg de quelques milliers d’habitants. Et, faisant d’une pierre plusieurs coups, elle a profité de la nouvelle configuration des lieux pour y susciter l’installation de quelques unités de production alimentaire.

    Pour ce faire, elle a constitué une coopérative spécifique, la CPA, qui profitera de la dérivation pour implanter deux étangs piscicoles de 12,5 ares chacun. Ceux-ci seront alimentés en eau brassée d’air par la turbine hydroélectrique. L’alimentation des poissons sera partiellement assurée par les algues et microorganismes utilisant pour leur croissance le produit du compostage des déjections d’une unité avicole et d’une unité cuniculicole proches. Clapier et poulailler seront construits en matériaux locaux couvert de tôle galvanisée.

    L’ensemble est essentiellement destiné à améliorer l’autosuffisance alimentaire régionale par la vente des produits sur les marchés de Kalonge. En outre, cette installation est conçue comme une ferme pilote pour la formation des pisciculteurs et la vulgarisation de techniques d’élevage appropriées au microclimat régional.

    La détermination des coopérateurs n’a pas été entamée par la détention arbitraire et malveillante en août d’Aimé BISIMWA RUZUBA, notre correspondant, et quelques collaborateurs, heureusement relâchés après quelques jours en partie grâce à une mobilisation internationale.

    MS 81 (juin 2004)

    KALONGE, une collectivité de pionniers

    Au palmarès des populations les plus éprouvées, celles de la République Démocratique du Congo tient une situation peu enviable. Après la dictature des années Mobutu, après la déliquescence de l’Etat dans les années 90, après la première guerre de 1996 qui a porté Laurent Kabila à la tête du pays, après la rébellion de 1998 qui a divisé le pays pendant 5 ans, la situation se normalise enfin, malgré quelques violences sporadiques que les observateurs internationaux signalent à ceux des médias qui s’intéressent encore au sort de ces populations meurtries.

    A 60 km au nord de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, se trouve une collectivité qui se distingue par la qualité des initiatives qui y ont été prises : la collectivité de Kalonge (50.000 habitants). Un groupe de personnes particulièrement dynamique y a créé en 1997 une coopérative dénommée «Fondation Coopérative Raiffeisen», avec l’ambition de sortir la population locale du marasme. Des réunions, des projets, des contacts avec des structures transnationales et c’est toute une ossature d’éducation et de développement qui apparaît :

    Alors que la guerre faisait rage dans les environs, les volontaires font tourner une pétition qui reçoit plus de 7.000 signatures, en fonction de quoi, le 11 avril 2001 le chef de la collectivité a déclaré Kalonge « territoire mondial lié à la communauté mondiale ».

    Les activités du groupe de volontaires se sont alors multipliées dans trois directions :

    Les problèmes, car il y en a, sont ici gérés de manière très lucide : « les malheurs qui nous accablent sont pour la plupart liés à une situation globale désastreuse ; ces problèmes sont mondiaux et devront être résolus à ce niveau ; nous le savons ; mais nous, dans ce milieu, nous pouvons améliorer un peu les choses ; alors nous le faisons. »

    Daniel Durand, d’après le dossier 01.04.CD
    et le dossier de mondialisation de Kalonge